De plein fouet !

Publié le par gafreddy

 

Avec un nombre record de plus de 90.000 demandeurs d'emploi pour janvier 2009 la France vient de rentrer dans la réalité de la crise économique dont les méfaits sont seulement à venir.


En effet, depuis des mois le 4ème choc pétrolier et la crise financière ont plongé l'économie mondiale dans une crise et une récession sans précédent. Pendant que les pays comme les USA, l'Espagne ou la Grande Bretagne étaient touchés par la répression, la France se vantait d'avoir une croissance de + 0,14 % et prévoyait pour 2009 une croissance de 1 à 1,5 % expliquant que grâce aux réformes menées par Nicolas Sarkozy la France serait moins touchée par la crise que les autres pays.


Continuant dans l'illusion et la méthode Coué, le gouvernement a décidé de revoir les prévisions de croissance pour l'année 2009 mais refuse d'avaliser les – 1,8 % annoncé par le FMI et la Commission de Bruxelles. De même, le gouvernement continue d'affirmer que le secteur bancaire français est sain mais créé un pôle public bancaire au travers de la fusion entre la Caisse d'Epargne et la Banque Populaire avec une prise de participation de 15 à 20 % du capital par l'Etat et nomination de son Président à la seule discrétion du Président de la République.


Tout ceci relève d'une stratégie simple qui consiste à ne pas dire la vérité aux citoyens, notamment quand à l'échec de la politique menée par le gouvernement depuis l'élection de Nicolas Sarkozy et leurs conséquences sur l'avenir.


En effet, face aux chiffres désastreux du chômage et de la croissance le gouvernement, Laurent Wauquiez le premier, tient un discours simple qui consiste à dire : c'est pire ailleurs (Espagne et Grande Bretagne) et il faut tout mettre en œuvre pour en sortir le plus vite possible.


Cependant, ce qu'oublie de préciser le gouvernement c'est qu'il est imprudent de dire qu'il y pire ailleurs quand on sait que la France dispose de dispositifs masquant la réalité du chômage (tel le RMI) dont le dernier en date, le statut auto-entrepreneur va seulement jouer à plein.


En effet, aux plus 90.000 demandeurs d'emplois supplémentaires inscrits au « Pôle emploi » pour le mois de janvier 2009, il faut ajouter une bonne partie des plus de 60.000 personnes qui se sont inscrites comme auto-entrepreneur et ne se sont pas inscrit au « Pôle emploi ». Ce fait permet au gouvernement d'affirmer un bond de + de 34 % de création d'entreprises en janvier 2009 en omettant de préciser que l'essentiel n'est pas le fait de création réelle d'entreprise mais de personnes licenciées qui vont tenter d'exercer leur métier à leur compte.


En réalité ce n'est pas la création d'entreprise qui augment mais le nombre de personnes exerçant leur activité en indépendant par le biais du nouveau statut.


A priori les partisans de cette politique vont se réjouir et clamer le bien fondé de cette mesure comme ils l'ont fait pour les heures supplémentaires. Leur argument est simple : seule la création d'entreprise et le travail supplémentaire peuvent donner de la croissance et de l'emploi, donc la vague de licenciements provoquées par la crise est une bonne chose puisqu'elle permet de donner au plus grand nombre la possibilité de créer son entreprise, son emploi et ses revenus.


Ce raisonnement simpliste totalement déconnecté de la réalité économique est incomplet dans la mesure où il ne prend pas en compte la réalité de l'impact d'une offre supplémentaire sans demande correspondante.


Toutes les personnes qui s'inscrivent comme auto-entrepreneur constitue une offre de biens et de services supplémentaire qui vient en concurrence des entreprises, artisans et commerçants déjà présent sur le marché. Cependant, faute d'une hausse significative de la demande de biens et de services correspondant à cette hausse de l'offre, le marché va être déséquilibré engendrant une guerre des prix fragilisant des secteurs et entreprises installées et donc amplifiant la crise.


Mais comme il s'est montré sourd à tous ceux qui annonçaient l'arrivée inéluctable de la récession, François Fillon et Nicolas Sarkozy refusent d'écouter ceux qui affirment que sans relance de la consommation pour alimenter la demande, la politique mise en place par Nicolas Sarkozy depuis son arrivée au pouvoir va jouer une rôle d'amplificateur de la crise et toucher les entreprises les plus solides piliers et bases de l'économie réelle.


De manière totalement irresponsable le Président de la République laisse « pourrir » la situation en attendant les européennes avec des ministres plus préoccupés par leur avenir que par le travail nécessaire pour enrayer la crise.


Un Chef d'Etat responsable devrait changer de gouvernement pour mettre en place un gouvernement resserré totalement dévoué à la lutte contre le chômage et la crise et dont le maintien serait indépendant du résultat des européennes.


D'ailleurs la mise en place d'un gouvernement resserré n'était il pas une promesse de campagne du candidat Sarkozy ?

 

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